Le grand frisson

19 Fév

C’est le genre d’événement qui illumine le calendrier drabe de ton mois de février. Depuis début janvier, tu regardes ce nom et ce titre écrits dans le coin de ta semaine en te disant que le temps passe lentement, mais que ça doit être l’hiver qui rallonge tes journées. La Saint-Valentin? Tu l’avais oubliée, parce que la même semaine tu avais ce spectacle, cette rencontre aux accents poétiques qui te faisait pousser des petits monarques dans l’intestin grêle juste en y pensant. Un peu comme Noël quand t’étais petit, mais en moins mainstream.

Le CD qui tourne non-stop dans mon appart.

Je connaissais déjà à peu près toutes les chansons de Variations Fantômes par cœur. Je chantais les mots en dansant dans ma chambre en solo, comme qu’y dirait. Mais vendredi soir dernier, dans la salle de concert du Conservatoire de musique de Montréal, mes chansons préférées s’étaient transformées comme des pokémons en évolution. Accompagné du Quatuor Molinari, d’un orchestre de chambre et de deux chanteuses d’opéra, Philippe B a pimpé sa musique avec classe et parcimonie. BANG! Tout à coup, les textures et les nuances apparaissaient avec éclat : j’assistais à un show de musique 3D.
J’ai accroché à la musique de Philippe B d’abord pour la poésie de ses textes, ces bulles imagées qui naissent et éclatent au détour de ses refrains. Vendredi, c’est toute la force de ses compositions qui m’est rentrée dans le ventre. À la première note poussée par les chanteuses d’opéra, pendant L’été, un frisson est parti de ma nuque vers mes orteils, en faisant un détour prolongé par mes bras et mon dos. Pas un frisson d’air conditionné, non! On crevait dans cette salle comble pleine de projecteurs et de chaleur humaine. Un frisson, disons-le, de jouissance musicale, comme je n’en avais pas eu depuis longtemps.

Philippe B et le Quatuor Molinari

J’étais déjà une grande admiratrice de Philippe B, je suis devenue quelque chose comme une fan, avec tout ce que ça implique de clichés (j’ai tout de même résisté à partir avec le poster qui traînait sur la table de disques – peut-être simplement parce qu’une jolie brune a été plus rapide que moi).
À voir le nombre de caméras qui se baladaient dans la salle, il est fort probable que ce spectacle mémorable soit archivé d’une quelconque façon. Je ne sais pas si cette captation sera un jour rendue publique, mais je le souhaite vivement pour tous ceux qui n’auront pas pu assister à ce concert magique. Et aussi pour ceux, que je crois nombreux, qui voudront le revoir, et surtout le réentendre!

Une Réponse to “Le grand frisson”

  1. Catherine 19 février 2012 à 15:01 #

    Je suis bien sûr jalouse puisque j’ai manqué ce concert, j’ai entendu parler entre les branches d’un éventuel DVD qui pourrait éventuellement être fait. Ce sera une mince consolation, mais c’est mieux que rien.
    La couverture médiatique de ce spectacle et de Variations fantômes en général confirme que Philippe B est en train d’obtenir le succès qu’il mérite, enfin!

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